A la lisière de la forêt de Bruadan, à peu de distance de l’allée du roi (ancienne route de Marcilly à Romorantin) se trouve un terrain désigné sous le nom du « château ». Cet endroit aurait été aux dires des anciens, le théâtre d’un événement terrible, châtiment justifié d’un meurtre sacrilège…
Il y a de cela bien des années, bien avant que la forêt ne fût domaine royal, un noble et puissant seigneur habitait en ces lieux un splendide château. Le vaste bassin que l’on y remarque, la couche de limon, reposant sous les eaux et sur laquelle nul homme n’ose s’aventurer, la fontaine sculptée en pierre d’où s’écoulent des eaux pures et saines, indiquent assez que le château devait être de proportions grandioses.
Au milieu de cette vaste ceinture de chênes séculaires et de broussailles impénétrables, un édifice masqué par d’épais taillis et de hautes futaies devait en effet être à l’abri d’une surprise. Le seigneur d’un tel lieu avait certainement des prétentions comme celles d’être attendu par le curé de Marcilly pour commencer la messe dominicale.
On dit qu’un jour de Pâques, tous les fidèles réunis attendaient impatiemment l’arrivée du seigneur. Le curé finit par se lasser et commença l’office.
Le seigneur attendit en effet que la messe soit dite, mais avant que le prêtre n’eut pris le calice pour quitter l’autel, une décharge d’arquebuse l’étendait sans vie sur le palier de l’autel. Trois gouttes de sang, dit-on, auraient jailli sur l’autel, imprimant pour toujours la pierre du sacrifice.
Son forfait accompli, le seigneur assassin se réfugia dans son château réputé imprenable. Mais, on n’échappe pas à la justice divine … la terre s’entrouvrit et engloutit la propriété et le propriétaire…